A trois heures d'Athènes, sur l'île d'Evia, la crise est un concept abstrait et lointain. De la côte, on admire les montagnes qui tombent dans la mer. La chaleur est écrasante et le chant des cigales entêtant. C'est ce cadre qu'a choisi Apostolos pour fonder son projet d'éco-communauté, baptisée «Free and Real».
Apostolos, ancien graphiste et web-designer, a quitté Athènes il y a cinq ans pour refaire sa vie à la campagne. «Je n'avais pas à me plaindre. J'avais un boulot, un bon salaire. Mais la crise n'est pas qu'économique. C'est tout notre rapport au monde qu'il faut changer. J'ai voulu créer autre chose».
Dans une Grèce en crise, le projet trouve un écho certain. Les Grecs, particulièrement les jeunes, sont de plus en plus nombreux à quitter les villes pour retourner vivre à la campagne. «Plus on s'enfonce dans la crise et plus les gens cherchent des alternatives. Des dizaines de projets de ce genre voient le jour chaque année, rien que sur cette île."